Infinis sont les êtres mais nous les libérerons tous
Infinis les passions mais nous les briserons toutes
Infinis les enseignements mais nous les étudierons tous
Suprême est la voie de l'éveil mais nous la parcourrons jusqu'au bout
Ce chant est récité 3 fois par les moines et nonnes à la fin du premier zazen de la journée.
Commentaire de Houei Neng (Le soutra de l'estrade):
"Mes amis les êtres sont infinis mais nous les libérerons tous :
il ne s'agit guère de moi en train de vous libérer, mais de tous
les êtres, chacun tel qu'il est se libérant, dans son intime
essence."

Genjô Koan est le premier texte du Shôbôgenzô, écrit par le moine japonais Dogen en 1233. Genjô signifie" la manifestation de ce qui est, ce qui s'accomplit..."  On est tenté d'ajouter "devant nos yeux", mais :  
"L'égarement, c'est de pratiquer et attester les dix mille existants à partir de soi ; l'Eveil c'est de se laisser pratiquer et attester par les dix mille existants. La multitude des éveillés sont ceux qui font le grand Eveil avec l'égarement. La foule des êtres sont ceux qui font le grand égarement à l'endroit de l'Eveil"
"Apprendre la voie de l'Éveillé, c'est s'apprendre soi-même. S'apprendre soi-même, c'est s'oublier soi-même. S'oublier soi-même, c'est se laisser attester par les dix milles existants. Se laisser attester par les dix milles existants, c'est se laisser dépouiller de son corps et de son coeur ainsi que du corps et du coeur de l'autre." 
(Dogen, Shôbôgenzô, traduit par Yoko Orimo, ed. Sully))

ll y a une infinité de circonstances à l'origine de ce blog : les rencontres, les séparations, la première assise silencieuse dans la cabane du moine Mokudo, les enseignements, la sangha, le reflet d'un oiseau posé sur une branche au sommet du prunier, le ciel au crépuscule, un soir d'hiver...
                
                                                                                                    moine H.Monji